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Dr Alassane GUEYE, ONG Offensive Contre La Corruption : « Le Président Va Encourager Le Vol Si…»

Dr Alassane GUEYE, ONG Offensive Contre La Corruption : « Le Président Va Encourager Le Vol Si…»


Dr Alassane GUEYE, ONG Offensive Contre La Corruption : « Le Président Va Encourager Le Vol Si…»
Le chef de l’Etat doit sanctionner les personnes épinglées. C’est ce que soutient Alassane Guèye de l’Ong Offensive contre la corruption.Il faisait face à la presse, hier. La sanction aura pour effet de dissuader certains de voler.

De l’avis de M. Guèye, «si les épinglés ne sont pas sanctionnés, le président va encourager le vol ». « Il faut qu’elles soient sanctionnées négativement », martèle-t-il. Cela en guise d’exemple. Ces condamnations pourraient avoir pour effet d’encourager les non épinglés à faire mieux. En effet, selon l’économiste, ceux qui ne sont pas cités dans les rapports, doivent être sanctionnés positivement. M. Guèye a également plaidé pour le renforcement des organes de contrôle déjà existants. A l’en croire, c’est l’efficacité des institutions qui compte. « N’oubliez pas que l’un des pays les moins corrompus, au monde, c’est le Danemark (après la Nouvelle Zélande, Ndlr)»,rapporte-t-il. Autrement dit, Copenhague n’a pas autant d’institutions de contrôle que Dakar, mais occupe une bonne place dans le tableau de pays les moins corrompus au monde. Le problème, d’après lui, c’est d’avoir des organes de contrôle autonome.« Il faut rendre les organismes autonomes pour qu’ils travaillent», dixit l’économiste. M. Guèye s’est prononcé après la présentation des derniers rapports de l’Ige.

Ce qu’il juge lent à l’instar de bon nombre de Sénégalais. « C’est tout à fait lent d’avoir à attendre quatre ans pour faire des rapports »,déplore-t-il. De son avis, cela rendrait difficile le suivi des sanctions. Comment sanctionner des gens qui ont, par exemple, détourné de l’argent en 2016 sur la base d’un rapport publié en 2020, s’interroge-t-il. En rappelant que la loi portant statut des Inspecteurs généraux d’Etat impose au Vérificateur général de présenter, chaque année, au président de la République un rap-port sur l’Etat de la gouvernance et de la reddition des comptes. L’idéal, selon lui, est que le président de la République veille à ce que le rap-port sorte au plus tard le 31 décembre de chaque année. Que les corps de contrôle (Ige, Ofnac, Cours des comptes) aient l’autonomie de faire leur travail sans attendre le président de la République. Après la présentation des rapports, le chef de l’Etat a incité les agents de l’Etat à déclarer leur patrimoine d’ici 45 jours. Mais pour l’économiste, cela devait se faire bien avant. «Il y a for longtemps que la déclaration de patrimoine devrait se faire», dit-il, ajoutant que ce n’est pas seulement les ministres qui sont concernés. Les députés, les Dg et certains fonctionnaires qui occupent des postes clés.
 Emile DASYLVA
 
Dimanche 19 Juillet 2020
La Rédaction / Samboudiang Sakho