Le troisième dimanche de novembre, le monde entier se mobilise pour la Journée mondiale du souvenir des victimes d'accidents de la route, une occasion de rendre hommage aux milliers de personnes touchées par cette tragédie. Le Sénégal ne fait pas exception, et cette année, l’ANASER a initié une activité qui a marqué un moment fort de recueillement et de détermination.
Selon les chiffres des trois dernières années, le Sénégal enregistre une moyenne alarmante de plus de 4000 accidents de circulation, entraînant près de 745 décès par an, soit quasiment deux pertes de vies humaines par jour. Face à cette réalité désolante, l'État sénégalais a pris des mesures audacieuses pour renforcer son dispositif institutionnel de lutte contre l'insécurité routière.
Dans son discours, Monsieur Yankoba Dième, Ministre des Transports terrestres et aériens a souligné que cette journée n'est pas seulement une cérémonie, mais un miroir révélateur de la souffrance humaine. "Derrière chaque statistique, il y a un nom, un visage, un sourire, une vie fauchée trop tôt", a-t-il déclaré, rappelant que les victimes sont souvent des jeunes, des parents, des travailleurs engagés et des talents prometteurs dont le potentiel est interrompu brusquement.
Le MiTTA a également fait état des conclusions des États généraux des transports publics, où il a été clairement établi que la sécurité routière doit désormais devenir une priorité publique. Il a insisté sur la nécessité de moderniser les textes de loi, de transformer les comportements et d'intensifier la prévention à tous les niveaux – écoles, quartiers, gares, médias.
La vision du Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, inscrit cette urgence au cœur des actions gouvernementales : "Une mobilité nationale fondée sur un principe non négociable : la protection de la vie humaine". Cette orientation a été renouvelée lors du dernier conseil des ministres, où le Premier ministre Ousmane Sonko a demandé un plan d'action national chiffré, opérationnel et évaluable avant fin 2025.
Ce plan ambitieux repose sur trois priorités principales : l'accélération des réformes, l'intensification de la prévention de proximité et la coordination des acteurs impliqués dans la sécurité routière. "La sécurité routière n’est plus une option. Elle s’impose désormais comme un impératif national", a précisé le ministre.
En évoquant le drame humain derrière chaque accident, Monsieur Yankoba Dième a appelé à ne plus banaliser ces tragédies. Chaque accident laisse un vide incommensurable dans les familles et au sein des communautés. Les avancées enregistrées jusqu'à présent, telles que la modernisation du Code de la route et la professionnalisation des conducteurs, sont encourageantes, mais elles doivent être renforcées.
Enfin, le ministre a rendu hommage à tous les acteurs impliqués dans la sécurité routière, des forces de défense aux associations citoyennes, en passant par les collectivités territoriales. "Votre action sauve des vies. Le Sénégal vous en remercie", a-t-il conclu, appelant à une mobilisation collective pour transformer la mémoire des victimes en un engagement commun pour un avenir où chaque Sénégalais pourra circuler en toute sécurité.
À l’heure où les routes du Sénégal continuent de causer trop de drames, cette journée mondiale doit servir de catalyseur pour changer les mentalités et agir ensemble, afin de protéger nos citoyens et sauver nos talents.
