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Chronique : Un club, Une histoire, Liverpool Football Club.


« J’ai toujours pensé qu’Anfiled était un endroit plus beau que le paradis », John Aldridge, ancien joueur du club.

Un simple coup d’œil jeté sur le blason du Liverpool Football Club suffit pour entrevoir l’âme de ce club mythique. Sur l’emblème, le Liver bird, une créature mi-pélican, mi-aigle, symbole de la ville depuis le XIVe siècle, trône au-dessus de quelques monuments célèbres de Liverpool comme le Royal Liver Building, le Royal Albert Dock ou encore le Saint Georges Hall.
 
A l’instar de la plupart des grandes villes du Nord de l’Angleterre, Liverpool n’a rien de particulièrement attirant. Ce n’est ni dans son climat pluvieux, ni sa grisaille, ni son mistral et ses ruelles sombres que la cité trouve son bonheur. Celui-ci est plutôt à chercher du côté du sport et de la musique, et plus précisément de son équipe de foot et de ses légendaires Beattles, qui ont grandement contribué à la notoriété de la ville.

Bien qu'étant un club immensément populaire à l'époque, le Liverpool FC n'était pas particulièrement constant après la Seconde Guerre Mondiale. Après avoir décroché son quatrième titre de champion de la Ligue en 1947, le club est entré dans une période de médiocrité qui a culminé avec sa relégation en deuxième division en 1954. Les choses ont toutefois fini par prendre une tournure plus positive et l’un des acteurs de cette providence se nomme Bill Shankly, embauché comme manager de 1959 à 1974. La première mesure du coach a été de renouveler l’effectif. Il a aussi fait du rouge la couleur unique de  la tunique du club, au détriment du blanc qui lui était auparavant associé. Bien lui en a pris car  après quelques temps sur le banc des « Reds », les méthodes peu orthodoxes du coach ont porté leurs fruits en redonnant au club de sa superbe et faisant de Shankly un entraineur de grande renommée.
 
Le club a toujours compté dans ses rangs de grands joueurs comme Ian Callaghan, milieu de terrain aux 857 matchs, Ian Rush et ses 357 buts, le célèbre buteur Kevin Keegan, double ballon d’or en 1978 et 1979, l’infatigable capitaine courage Steven Gerrard et sa frappe de mule, le Niathio (guerrier) Sadio Mané ou encore le Pharaon Mouhamed Salah.

Quand L’Ecossais a pris les commandes du club, il s’est annoncé comme étant capable de « rendre les gens heureux ». Contrat qu’il a rempli. En témoigne sa popularité toujours intense dans le cœur des supporters. En l’espace de quinze ans, il a fait passer le LFC de la deuxième division au titre de champion d’Angleterre en 1964, 1966 et 1973, avant de lui offrir son premier trophée Européen en 1973. Le mariage entre Shankly et le club est définitivement scellé dans le temps par la pose d’une statue de l’entraineur à Anfield, le stade des Reds (voir photo).
 
S’il faut retenir un mot, une expression, dans le champ lexical de Liverpool, c’est « You will never walk alone. »  (Tu ne marcheras jamais seul).
Quand on entend les supporters de Liverpool chanter cet hymne, on ne peut pas rester indifférent. L’admiration nous gagne et les frissons sont inévitables. J’ai connu presque tous les grands stades Européens, mais ce que j’ai vécu à Anfield est très spécial. La sensation est identique à chaque fois que j’y retourne et je ressens toujours la même sensation, la même émotion.
Le coronavirus apparu à la fin de l’année 2019 n’a pas épargné le monde du football. De Paris à Madrid en passant par Londres, tous les championnats ont connu un brusque coup d’arrêt, plongeant les passionnés du ballon rond dans une incertitude totale.  Afin de limiter les dégâts, plusieurs scénarios sont envisagés selon les championnats. Pour Liverpool, c’est quasiment assuré, l’équipe sera sacrée championne d’Angleterre cette année, mettant ainsi fin à 30 années de disette. Bien qu’attendue depuis longtemps, cette récompense risque d’être sans saveur car les Reds pourraient terminer le championnat dans des stades à huis clos, sans son public et son hymne si caractéristiques. S’ajoute à cela l’impossibilité d’une communion entre joueurs et fans lors d’une parade qui n’aura pas lieu, alors que la ville en rêvait, voyant le titre de champion se rapprocher chaque week-end un peu plus. Les hommes de Jürgen Klopp auront remporté cette saison, mais ils triompheront sans gloire. Pour une fois depuis sa création en 1892, Liverpool marchera seul (You will walk alone). Un véritable goût d’inachevé. Covid-19 oblige !

Bassirou Sakho
Conseiller, sportif Playmaker Sport Agency
Paris- Londres

 
Vendredi 8 Mai 2020
M.S.S