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Appel des Wade et Diouf : TAS rappelle aux ex-présidents l'assassinat de Me Babacar Sèye

Le message de paix lancé, hier lundi, par les anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade aux Sénégalais continue de susciter de vives réactions. Pour le leader de la République des valeurs, Thierno Alassane Sall, ces deux personnalités sont "mal placées pour parler de dialogue et d'amnistie". Dans une note parvenue à Seneweb, le député leur rappelle le triste épisode de l'assassinat de Me Babacar Sèye, président du Conseil constitutionnel d'alors, non sans souligner que "prôner la paix devrait commencer par dire la vérité, comme le rappelle l'archevêque de Dakar".


Appel des Wade et Diouf : TAS rappelle aux ex-présidents l'assassinat de Me Babacar Sèye
"L'insupportable appel à l'impunité
 
Abdou Diouf et Abdoulaye Wade sont mal placés pour parler de dialogue et d'amnistie. L'assassinat de Babacar Sèye, alors vice-président du Conseil constitutionnel, est l'un des crimes les plus odieux de l'histoire politique du Sénégal. Ce crime est resté en réalité impuni et ses commanditaires ont pu opérer un braquage sur l'État et la République à cause de leurs dialogues. Les dialogues et les lois d'amnistie du passé ont créé, non pas les conditions d'un nouveau départ vers le progrès, la justice et un développement économique partagés, mais le pillage à grande échelle de notre pays. Les cris de ceux qui se noient en mer, dans une fuite incessante et désespérée, ne sont sans doute pas parvenus aux illustres oreilles des "pères de la démocratie sénégalaise".
 
Voici le Sénégal que vous nous avez légué. Imbus de cette démocratie de l'impunité et de la non-reddition des comptes, voilà les mêmes à l'œuvre pour maintenir un système inique. Hier le père, aujourd'hui le fils gâté veulent mettre le pays à terre pour avoir refusé de se conformer aux dispositions de l'article 28 de la Constitution. Et dans leur funeste projet, ils ont trouvé en Macky Sall, naguère ennemi irréductible, un allié de circonstances pour leurs ambitions personnelles et claniques. Prôner la paix devrait commencer par dire la vérité, comme le rappelle l'archevêque de Dakar. Le 3 avril 2024 aurait dû constituer un nouveau départ : libérer les prisonniers injustement retenus, juger tous ceux contre qui pèsent de lourdes présomptions, restaurer une justice équitable. Les deals en cours vont aboutir à l'impunité généralisée. Je le répète : les conditions d'un dialogue sincère et inclusif passent par le respect de la Constitution et le départ de Macky Sall. Soutenir le contraire reviendrait à valider tous les coups d'État perpétrés dans la sous-région ainsi que leurs dialogues sous les bruits de bottes et les détonations des armes. La paix sans la vérité est une fausse paix qui prépare de futures explosions.’’ 
 
 
Thierno Alassane Sall 
Mercredi 14 Février 2024
La Rédaction / Samboudiang Sakho